Friday I'm In Love

On poursuit cette semaine de billets littéraires par un tout autre genre de livre. Il s'agit ici d'un recueil de chroniques, majoritairement humoristiques, sur ce grand pays que sont les États-Unis d'Amérique. Hasard du calendrier (ou pas), cela se trouve d'actualité au regard du contexte actuel. Heureusement ici, le ton est beaucoup plus léger.

American rigolos : Chroniques d'un grand pays (Bill Bryson ; 2003)

American Rigolos est un recueil de chroniques écrites par Bill Bryson après son retour aux États-Unis. Bryson est un auteur américain, qui après avoir vécu 22 années en Angleterre, est parti se réinstaller aux États-Unis. A cette occasion, il a été invité à écrire une chronique pour le supplément du Mail on Sunday's Night and Day. Ses chroniques sont un portrait assez auto-dérisoire de son pays, avec son regard d'américain qui a vécu en Angleterre, parfois complété par les observations que son épouse pouvait lui faire.

Les chroniques sont pleines d'humour, et pour qui connaît un peu le pays en question, on retrouve toutes les spécificités des États-Unis qui parfois nous étonnent, nous interpellent, nous font envie ou parfois nous font questionner leur santé mentale. Le tout est traité de manière intelligente, sans jamais tomber dans la vulgarité.

Ce livre m'a été offert (comprendre : je ne l'aurais probablement jamais acheté en passant devant), et je remercie ma tante et mon oncle pour leur cadeau qui s'est révélé être un très bon choix. Je recommande de lire ce livre à celles et ceux qui voudraient voir un autre regard sur les États-Unis et qui aiment l'humour.


Thursday's Child

Dernier article sur un titre de Neil Gaiman, promis. Il s'agit cette fois d'une nouvelle, et non d'un roman graphique. Si le nom de Shadow vous dit quelque chose, alors la nouvelle suivante devrait vous intéresser.

The Monarch of the Glen (Neil Gaiman, illus. Daniel Egnéus ; 2004, 2006, 2016)

The Monarch of the Glen est une nouvelle écrite par Neil Gaiman, qui suit Shadow Moon, le personnage principal de American Gods, deux ans après les événements de ce roman.

L'histoire se déroule en Écosse, et, tout comme dans American Gods, il est question d'anciens dieux et déesses, et d'histoires et de mythes passés. Shadow s'y trouve après avoir voyagé en Europe pendant deux ans après avoir quitté les Etats-Unis suite aux évènements de American Gods. Un peu comme dans le roman susmentionné, Shadow se retrouve impliqué par la force du hasard (et de mauvaises décisions) dans un conflit plus grand que lui, plus grand que nature et qui remonte à un lointain passé, sous prétexte d'être embauché comme agent de sécurité pour une fête mondaine qui réunit de riches aristocrates, sous l'égide d'un mystérieux patron, dans un étrange château isolé dans les Highlands.

Cette nouvelle fait également partie du recueil Fragile Things (qui a remporté la Locus Award 2007 pour la meilleure collection), et se lit facilement. Le récit est bien mené, on retrouve des éléments de mythes moins connus (Shadow fait la rencontre d'une Huldre, par exemple). Je recommande vivement l'édition illustrée par Daniel Egnéus parue en 2016 chez Headline, dont la couverture illustre cet article.


It's Already Wednesday

On continue avec Neil Gaiman (décidément). Avant dernier de la série, et dernier roman graphique de la semaine. Il s'agit cette fois d'une parution récente...

How to Talk to Girls at Parties (Neil Gaiman, illus. Fábio Moon & Gabriel Bá ; 2016)

How to Talk to Girls at Parties est une adaptation en roman graphique récente de la nouvelle éponyme écrite par Gaiman en 2006, et qui est en cours d'adaptation pour le cinéma. La nouvelle a été nommée en 2007 dans la catégorie "meilleure nouvelle" aux Hugo Awards et a remporté la Locus Award 2007 de la meilleure nouvelle.

Comme le titre l'indique, il est question de parler aux filles au cours d'une soirée. Le héros, Enn, et son ami Vic s'invitent dans une soirée par accident, et Enn se retrouve rapidement séparé de son ami, et doit affronter sa peur -- parler aux filles -- s'il ne veut pas rester seul au milieu des toutes les filles et les quelques garçons présents. Au hasard de ses déplacements dans la maison, il fera la connaissance de filles uniques et étranges.

Chacune a sa propre histoire, va interagir différemment avec Enn, et capturera son intérêt d'une manière unique. J'aimerais en dire plus, mais cela serait gâcher l'histoire. La nouvelle en Anglais peut être lue sur le site de Gaiman, ou pour les plus audacieux, écoutée.

Fábio Moon et Gabriel Bá illustrent l'histoire à travers de magnifiques aquarelles et un coup de crayon parfaitement adapté. Là encore, je recommande vivement.

Petit aperçu :


Ruby Tuesday

Avec seulement 13 jours d'avances, une lecteure spécial St Valentin, on continue dans la série Neil Gaiman (j'avais fait une commande de divers livres qui manquaient à ma collection, j'avoue) avec...

Harlequin Valentine (Neil Gaiman, illus. John Bolton ; 2001)

Harlequin Valentine est une nouvelle de Neil Gaiman adaptée en roman graphique, illustrée par John Bolton, avec qui Gaiman avait déjà collaboré pour Books of Magic.

Il s'agit d'une adaptation de l'histoire classique d'Arlequin, mais transposée dans le monde contemporain, avec un dénouement unique. On y retrouve les personnages de l’histoire classique, mais on suit ici plus particulièrement Arlequin et Colombine (prénommée ici Missy par Arlequin).

L'histoire se déroule le 14 février (Valentine, dans le titre, fait référence à la St Valentin) et débute par Arlequin offrant littéralement son cœur à Missy (en le clouant sur sa porte). On suit alors Missy, qui essaye de découvrir qui est son admirateur et le sens de ce cadeau. Durant son parcours, Arlequin veille sur elle est se languit, et ne manque pas de jouer son rôle de fauteur de trouble auprès des personnes qu'ils croisent.

La fin est un twist intéressant. Globalement, cependant, je reste un peu sur ma faim. Ce n’est pas une mauvaise histoire, et l'art est correct (mais pas non plus extraordinaire, ça me donne une impression de plat, comme si les personnages étaient collés sur un fond), mais au final, les personnages n'ont pas tellement le temps d'être développés, dommage. Si vous pouvez l'emprunter ou le lire chez quelqu'un, ça se lit vite, mais je ne peux pas vraiment conseiller de l'acheter, à moins de vouloir posséder l'intégrale de Gaiman (comme moi, en fait).

Petit aperçu :